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Réforme de l’État : que l’État sait-il encore faire ?
Sandrine GOURLET, Présidente de l’UnIPEF vous convie à une conférence-débat
avec Thierry DALLARD, ex-président de la Société du Grand Paris
et Maroun EDDÉ, normalien et essayiste, spécialiste en philosophie politique
Réforme de l’État : que l’État sait-il encore faire ?
mercredi 6 décembre de 18h00 à 20h00 en présentiel et en visioconférence
à la Maison des Ponts, 42 rue Boissière, 75116 Paris
Avec la création des « administrateurs d’État » se clôt un cycle de réforme, entamé par la loi de 2019 sur la contractualisation de la haute fonction publique puis la réforme de l’ENA, qui a vu le rôle et la mission des grands corps remis en question.
C’est, selon Maroun Eddé, spécialiste de la réforme de l’État, le dernier étage de l’édifice d’un mouvement de réforme beaucoup plus global, entamé dans les années 1990 sous l’impulsion du New Public Management venu des Etats-Unis. L’objectif affiché était alors d’accroître l’efficacité de l’État en prenant comme exemple l’entreprise privée génératrice de profit. Privatisations et externalisations, « déspécialisation » des postes de hauts fonctionnaires, passage d’un État opérateur à un État régulateur, ouverture des monopoles publics à la concurrence : autant de tendances qui étaient supposées apporter un regain d’efficacité et une réduction des coûts.
Trente ans plus tard, alors que ce mouvement s’achève, Maroun Eddé en tire un premier bilan. Selon ses travaux, le mouvement n’a pas tenu ses promesses : l’État a perdu en capacités d’action et d’exécution, se révélant de plus en plus impuissant à mener les projets complexes exigés par des enjeux comme la transition écologique ou les révolutions numériques. Les monopoles publics ouverts à la concurrence ou à la libéralisation européenne ont généralement entraîné une hausse des coûts et une perte d’efficacité, tandis que les compétences, en interne, se sont délitées. Quant aux vagues de décentralisation, elles semblent avoir éloigné plus que rapproché l’État des territoires.
Faute de continuer à offrir des parcours de carrières attractifs, l’État peine désormais à attirer et retenir les talents qu’il sait pourtant encore former. Les mutations récentes des grandes écoles, en particulier des écoles d’ingénieurs mais aussi de l’ENA, ne sont pas étrangères à cette perte de compétences collectives.
Aux côtés de Thierry Dallard, fort de son expérience au sein du ministère de l’Équipement et comme ex-président de la Société du Grand Paris, ils proposent d’aborder ouvertement les questions suivantes : quel bilan tirer aujourd'hui des politiques de réforme de l’État ? Quelles capacités d’action possède encore l’État aujourd'hui ? Quelles conséquences peut-on attendre de la dernière étape de la réforme, la création des « administrateurs d’État » ? Quel rôle peut jouer enfin le modèle des grands corps dans la reconstruction, pour rebâtir une puissance publique capable de prendre en charge les défis du XXIe siècle ?
Venez participer à un débat ouvert sur ces enjeux essentiels !
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Mercredi 6 décembre 2023
18h00
- 20h00
(GMT +1)
Date d'échéance des inscriptions : 4 décembre
L'événement est organisé en présentiel et en ligne
Maison des Ponts
42 Rue Boissière
75116
Paris
En ligne
-
Gratuit En présentiel
En présentiel
En visio-conférence
Inscriptions closes
Thierry Dallard (ENS 87, Ponts 93) a une riche expérience aussi bien au service de l’État que dans le privé. Il a entamé sa carrière au sein du ministère de l’Équipement, d’abord au sein du CETE d’Aix-en-Provence (1994-1999), puis au sein de la Direction Départementale de l'Équipement des Bouches du Rhône (1999-2003). Après un passage aux Autoroutes du Sud de la France comme directeur du développement (2003-2004), il rejoint la Direction Générale des Routes (2004-2007). En 2007, il participe à la création du fonds d’investissement en infrastructures Meridiam, dont il devient associé. En 2018, il est nommé président du directoire de la Société du Grand Paris, une fonction qu’il exercera pendant 3 ans.
Maroun Eddé (ENS Ulm, HEC Paris), issu d’une double formation en philosophie politique à l’ENS Ulm et en finance à HEC Paris, a centré ses recherches sur la question de la réforme de l’État et des effets du New Public Management sur les institutions publiques françaises. En parallèle, il a travaillé comme chargé d’études pour l’éducation et l’enseignement supérieur à l’Institut Montaigne et auprès de Rothschild & Co en conseil pour les États. Il a publié à partir de ses recherches un livre de synthèse paru en octobre 2023 aux éditions Bouquins.
Maison des Ponts
42 Rue Boissière75116 Paris
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